Passage de M.Bourges avec son cahier d'absence Bébert au bureau


     Quand on parle de Monsieur LEGENDRE on en revient toujours aux relations avec ses élèves à qui il savait faire aimer les maths, donner le goût du travail, la passion de la curiosité, la volonté de réussir. D'ailleurs le parcours des élèves du C.C est édifiant : combien de fils  d'enfants de familles modestes paysannes et ouvrières sont entrés, grâce à lui à l'Ecole Normale , dans les P.T.T, les banques , aux cimenteries, à E.D.F, à G.D.F, à la S.N.C.F aux Ponts et chaussées, Citroën…. Il est respecté et aimé de ses anciens élèves qui lui vouent une admiration sans bornes il n'y a pas de rencontre entre anciens sans le souvenir de " Bébert "et sans les anecdotes de la vie au C.C.
     Une énorme puissance de travail, une générosité sans mesure, l'oubli de soi pour mieux servir les autres, tels sont les traits essentiels de cet enseignant hors pair. Pour lui il n'existe pas d'élève indigne de recevoir son enseignement, et chaque enfant doit faire son chemin. Il pensait qu'il y avait dans chaque cerveau une porte d'entrée et lorsqu'il l'avait découverte, il pénètre dans la place avec précaution et persévérance.
     Comme professeur , Monsieur LEGENDRE était original mais tellement efficace. Il arrivait en classe , tête basse et regard sombre souvent; les mains bien calées dans les poches. Après quelques remarques ironiques sur tel ou tel élève en roulant légèrement les "r" il dictait de tête un exercice de mathématiques tout en se frottant le front avec ses mains souvent pleines de craie; il se levait de sa chaise du bureau pour aller , en véritable artiste, dessiner à main levée d'admirables figures géométriques au tableau  devant ses élèves, silencieux et admiratifs. Avec ses explications les problèmes devenaient simples et les mathématiques une discipline scolaire attrayante et limpide.


Bébert au tableau


     Monsieur LEGENDRE aurait, sans doute ,pu être déchargé de classe mais il ne pouvait pas abandonner l'enseignement : c'était sa passion, il était né pour enseigner il ne vivait vraiment que devant le tableau noir. C'était là qu'il se donnait. Qu'il en soit remercié !D'ailleurs, lorsqu'un adjoint, quelle que soit la matière enseignée, faisait une demande de congé, Monsieur LEGENDRE la transmettait avec avis favorable, à l'inspection académique. Il ajoutait dans la case < demande de remplaçant>: le service sera assuré par mes soins.